Avant votre départ pour une randonnée équestre, prenez connaissance des recommandations de pratique.

Avertissements

Ce guide se veut une invitation à la découverte à cheval des Alpes-Maritimes. Mais attention ! La randonnée équestre est une discipline à part entière qui nécessite une expérience que l’on ne peut acquérir qu’en extérieur, tant pour le cheval que pour le cavalier.

Niveau du cavalier

On aurait tort de penser qu’un cavalier ayant un bon niveau technique en carrière (CSO, dressage, CCE…) soit obligatoirement à l’aise sur tous les itinéraires décrits dans ce guide. La lecture de la carte est de plus une connaissance indispensable à acquérir avant de partir sur un itinéraire. Rapprochez-vous des clubs de course d’orientation ou faites une demande de stage auprès du CDTE 06. Le cavalier randonneur doit posséder une condition physique suffisante pour pouvoir marcher dans toutes les descentes raides ou de longue durée afin d’économiser les articulations de son cheval. Lors de montées soutenues, il mettra également pied à terre selon l’état d’essoufflement de sa monture.

Il est conseillé de marcher à pied pendant un quart d’heure toutes les deux heures afin de permettre à la circulation sanguine de se rétablir dans les zones compressées par le poids du cavalier.

Le cheval de randonnée :

En effet, l’équitation d’extérieur requiert un apprentissage spécifique pour les montures qui doivent être capables de garder leur calme en toutes circonstances, savoir tenir l’attache, l’immobilité et marcher en main en respectant les distances avec leurs cavaliers. En outre, les chevaux doivent être habitués à la circulation routière et savoir franchir dans le calme toutes sortes de difficultés naturelles (passages de gués, ponts, pierres glissantes, troncs, éboulis, plaques de neige, abords de troupeaux…).

Tout cheval, calme et doté d’un pied sûr, peut randonner. Il existe, toutefois, quelques races de chevaux rustiques ayant une morphologie et un métabolisme mieux adaptés à cette activité : mérens, castillonnais, haflinger, fjord, franche montagne, barbe et autres races issues de croisements…. Posséder un cheval répondant aux critères suivants :

  • taille moyenne à petite ;
  • porteur, rein court, garrot sorti ;
  • poitrine ample et bien descendue, passage de sangle marqué ;
  • aplombs corrects ;
  • pieds à la corne dure et de bonne qualité.

Veiller à peaufiner le dressage de sa monture et affiner ses connaissances d’homme de cheval pour être capable de faire face à toute situation de manière autonome : secourisme équin et humain, maréchalerie, orientation.

Les épreuves de Trec (Techniques de randonnée équestre de compétitions) ainsi que les qualifications “Cheval Loisir” des Haras Nationaux sont de bonnes occasions d’entraîner sa monture et de faire le point sur ses acquis.
Se rapprocher du CDTE le plus proche.

La randonnée à cheval et plus particulièrement en montagne demande de faire face à des conditions particulières : isolement, terrains accidentés, aléas météorologiques (froid, orage, brouillard), fatigue.

Elle exige une connaissance approfondie de la montagne et peut se révéler “à risque” dès lors que des précautions ne sont pas prises.

En conséquence :

  • Faites poser des cônes de tungstène par votre maréchal- ferrant, votre cheval bénéficiera d’une meilleure adhérence.
  • Si vous devez vous arrêter sur un tronçon exposé, tournez systématiquement la tête de votre monture face au vide. De même, en cas de demi-tour, effectuez toujours la manoeuvre en tournant vers l’aval.
  • Ne vous arrêtez pas aux cols, endroits venteux : risque de refroidissement pour les chevaux.
  • En cas d’orage, mettez pied à terre et maintenez un espace d’une dizaine de mètres entre deux cavaliers. Marchez au pas et éloignez-vous des zones exposées (col, ligne de crête, arbre isolé) pour vous abriter à flanc de coteau, dans un sous-bois. Attachez vos chevaux éloignés les uns des autres et patientez.
  • Méfiez-vous du gibier sauvage qui peut surprendre vos chevaux et provoquer des écarts sur des sentiers étroits.
  • Veillez aux guêpes qui construisent des nids dans le sol et peuvent sortir, agressives, au passage des chevaux.
  • Ne traversez jamais un troupeau d’ovins, contournez- le plutôt afin de ne pas disperser et affoler les bêtes et de ménager la colère du “patou” de service.
  • Prenez garde au passage des ponts et passerelles de vérifier la solidité des aménagements avant de vous y risquer avec votre cheval. Si le passage à gué est possible, préférez cette solution qui permet en outre d’abreuver les chevaux.
  • Soyez courtois avec les autres utilisateurs des milieux naturels, les piétons, plus vulnérables, conservant la priorité.
  • Refermez les clôtures que vous avez ouvertes et respectez les cultures en ne chevauchant jamais dans les champs et en suivant scrupuleusement le balisage.
  • En cas de nuit en altitude, n’oubliez pas d’emporter une couverture pour votre cheval, les nuits peuvent être fraîches.
  • Ne galopez pas dans la pelouse alpine, car les trous de marmottes constituent de véritables pièges.
  • Méfiez-vous des zones humides aux abords des lacs et cours d’eau, vous pouvez enliser votre monture ou perdre des fers.
  • Prenez garde aux marnes : les sentiers y sont souvent en dévers et, une fois mouillés, deviennent impraticables, car extrêmement glissants.
  • N’hésitez pas à mettre pied à terre lors de passages difficiles (dalles de pierre, éboulis, à-pics) ou en cas de forte dénivelée.
  • De nombreux itinéraires décrits dans ce guide traversent le Parc national du Mercantour, veillez à vous conformer aux réglementations en vigueur en zone “cœur” du Parc.

Les espaces naturels ont pour vocation d’être partagés entre les différents acteurs : agriculteurs et éleveurs héritiers des paysans et bergers d’antan, adeptes des loisirs et sports de nature, bûcherons, chasseurs ou pêcheurs, etc. Pour cohabiter en bonne intelligence, chacun doit faire un effort de compréhension : le visiteur de passage devra ainsi rester discret afin de ne pas perturber la faune sauvage ou créer des dérangements aux troupeaux.

Afin d’éviter une discrimination entre les utilisateurs, le Plan départemental de randonnées des Alpes-Maritimes n’a pas intégré de notion d’itinéraire “réservé” à tel ou tel usage et, a contrario, interdit aux autres. Cette liberté d’aller et venir, précieuse pour chacun, ne pourra continuer d’exister qu’au prix d’une compréhension mutuelle, dans l’esprit de notre Constitution du 4 octobre 1958 qui a relayé la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

Le schéma national de développement des infrastructures du tourisme équestre (2009-2012) vise à une meilleure intégration de cette forme de voyage dans le paysage des loisirs sportifs de nature. C’est une politique très ambitieuse menée par la Fédération Française d’Équitation afin de mieux structurer une discipline à la fois traditionnelle et en vogue qui a pu parfois disparaître de nos pistes forestières, chemins ruraux ou sentiers d’alpages.

Mais le partage de l’espace évoqué dans la “Charte éthique du cavalier et meneur de pleine nature” demande à être sans cesse actualisé : l’apparition de nouvelles pratiques comme le VTT, la confrontation avec les sports mécaniques (4 x 4, quad, moto trial ou enduro), la présence de chiens “patous” dans les pâturages, la réglementation spécifique des Parcs nationaux, l’organisation de battues au gros gibier, constituent autant de facteurs à prendre en compte pour une pratique sereine et responsable de la randonnée à cheval.

À noter que les itinéraires traversant les zones classées “Natura 2000” doivent faire l’objet d’une attention particulière afin notamment de préserver la diversité biologique.

...pour éviter les conflits d'usage

Elvage et pastoralisme

Cavaliers, attention aux troupeaux !

Pour protéger leurs troupeaux contre les prédations dues aux loups, chiens ou lynx, les éleveurs et bergers des Alpes-Maritimes utilisent des chiens de protection. À votre approche, le chien de protection peut venir vous flairer pour vous identifier, après quoi il regagnera son troupeau, mais il peut également tenter d’intimider vos montures.

Dans tous les cas, à l’approche d’un troupeau d’ovins, GARDEZ VOS DISTANCES.

  • Si vous croisez un troupeau, contournez-le largement : vous respecterez ainsi le travail du berger et la quiétude du troupeau.
  • Face à un chien de protection, adoptez un comportement calme et passif pour le rassurer. Si vous êtes impressionné, faites lentement demi-tour sans faire de volte-face. Si vous avez un bâton, rangez-le et surtout ne le levez pas pour menacer le chien.
  • Si la présence de votre chien de compagnie est autorisée sur l’espace que vous fréquentez, tenez-le en laisse. Dans tous les cas, ne prenez jamais votre chien dans les bras.

Sur le terrain, de grands panneaux verts vous informent de la présence de troupeaux protégés par ce type de chien : pensez à les repérer et à adapter votre comportement en conséquence.